Parcours de soins gynécologiques de femmes atteintes d’un handicap moteur, sensoriel ou mental

Projet soutenu en 2013

Porteur du projet

Henri COHEN, gynécologue-obstétricien, chef de service, et Béatrice IDIARD CHAMOIS, sage-femme du Département Mère-Enfant de l’Institut Mutualiste Montsouris, Paris

Résumé du projet

Une prise en charge adaptée aux besoins des femmes atteintes d’un handicap moteur, sensoriel ou mental

Les femmes en situation de handicap souffrent d’un manque d’accessibilité aux soins, notamment gynécologiques, ainsi que du manque de formation et d’information des professionnels de santé. Les besoins, les attentes spécifiques de ces femmes en matière de soins gynécologiques, et les spécificités de cette prise en charge sont méconnus, ce qui constitue un frein au développement d’une offre de soins accessible et adaptée. Cette situation est, de ce fait, doublement délétère pour ces femmes.
L’Institut Mutualiste Montsouris (IMM) dispose, depuis 2006, d’une consultation parentalité-handicap qui a permis la réalisation des projets parentaux de plus de 100 femmes atteintes d’un handicap moteur, sensoriel ou en situation de curatelle. En janvier 2015, une consultation gynécologie-handicap a été mise en place pour compléter ce dispositif de prise en charge gynécologique et obstétricale destiné aux femmes atteintes d’un handicap.
L’objectif de cette étude était de décrire les parcours de soins gynécologiques, les besoins, les attentes des femmes en situation de handicap ayant accédé à cette consultation au cours de l’année 2015, afin d’éclairer les difficultés auxquelles ces femmes sont confrontées pour leur prise en charge gynécologique.
96 femmes atteintes d’un handicap ont consulté au cours de la première année. La moitié des patientes avaient mené un projet parental dans le cadre de la consultation parentalité-handicap. La consultation a également accueilli 37 femmes résidant à leur domicile personnel, reçues pour la première fois à l’IMM, et 11 résidentes d’une Maison d’Accueil Spécialisé. La grande majorité des consultantes (77) ont déclaré n’avoir jamais bénéficié d’une consultation gynécologique. Seules huit femmes estimaient avoir une bonne connaissance de leurs droits sociaux en lien avec leur handicap.

Ces travaux confirment l’existence de besoins de soins gynécologiques non couverts pour les femmes atteintes d’un handicap, résidant à leur domicile ou en institution. La persistance de ces besoins semble liée à une inadéquation de l’offre, peu ou mal adaptée à la diversité des situations de handicap de ces patientes. L’expérience de la consultation mise en place à l’IMM pourrait constituer une base de réflexion pour l’établissement de recommandations et pour le développement et l’adaptation de programmes de formation des professionnels de santé.

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